Témoignage d’une balinaise à Lovina
C’est à Bali que j’ai recueilli un témoignage de vie de femme bien singulier. Je vous le présente car ce fut un moment de vérité.
Dodik m’invita à passer quelques moments à ses côtés pour parler de sa vie et de ses croyances. Elle m’a ouvert son cœur et son âme qui inspire ce billet. Elle est employée de service au restaurant dans un hôtel de la station balnéaire de Lovina. Un bel endroit paisible, offrant des plages de sable blanc longées de cocotiers et de cabanes de pêcheurs. Elle prépare et sert principalement les petits déjeuners à la clientèle de l’hôtel. Sa journée commence à 7 heures du matin, elle se termine à 7 heures du soir. L’horaire du soir est fluctuant dépendant de l’affluence de la clientèle.
La vie harassante de Dodik
Dodik fait une pause d’une heure entre 14 heures et 15 heures, le temps de rentrer à son domicile. Le temps de s’occuper de ses trois enfants dont le plus jeune âgé de quatre ans. Autant dire qu’elle est fatiguée lorsque la fin de la journée venue elle rentre à la maison. Elle avoue tomber net de sommeil, de dormir comme une masse jusqu’aux petits matins tropicaux qui font son quotidien depuis qu’elle est née voici 45 ans.
Le cœur brisé d’une mère : Les enfants perdus
Dodik est une mère de 5 enfants dont deux enlevés vivent dans d’autres familles. L’un d’eux fut prélevé quelques heures après la naissance par un membre aisé de sa propre famille vivant à Denpasar. En effet, la femme de ce dernier ne pouvait pas avoir d’enfant. Ce fils ne connut donc pas l’affection de sa propre mère. Il a au moment de l’entretien 17 ans. Il ne reconnait pas sa mère car la famille adoptive n’a jamais révélé ce secret de famille à l’adolescent. Dodik a le cœur brisé, elle avoue pleurer secrètement la nuit devant une telle infortune.
Les croyances mêlent hindouisme et animisme
Dodik s’inquiéte de toutes les mauvaises nouvelles que la télévision relaie. Elle cite le tsunami qui a ravagé les côtes indonésiennes. Elle évoque un second tsunami qui a balayée récemment une petite île indonésienne. Et aussi de l’éruption du mont Mérapi qui a tué beaucoup de pauvres gens. Sans omettre de citer les tremblements de terre permanents qui affectent l’ile de Java. Elle remarque qu’à ce moment le volcan Mérapi crache des bombes incandescentes. Elle parle d’une pluie mortelle qui s’abat sur les villages.
La bénédiction et la protection des Dieux
Elle pense que c’est une punition des dieux ajoutant que la religion hindouiste bénit et protège Bali. Au moment ou nous communiquons un oiseau perché dans le feuillage chante au dessus de nos têtes. Dodik remarque que c’est un émissaire des Dieux. Le gazouillis de cet oiseau confirme donc son agrément sur la vision du monde ! Sur cette terre, nous obtenons selon nos actes et nos mérites ajoute-t’elle. Et en appui de ses dires elle précise, par exemple lorsque qu’elle finit sa journée de travail, elle file au temple. Dans ce lieu elle s’adresse aux divinités, elle prie pour que les vœux soient exaucés. Tous les balinais font de même précise t’elle encore.
