Une petite randonnée dans les dunes et l’environnement marin de Sainte-Anne la Palud se termine en écobalade. Tout simplement parce que cet espace dunaire fixé par une végétation primaire de oyats accueille progressivement une diversité naturelle. Dans cet environnement en perpétuelle évolution il arrive que tout randonneur attentif à l’environnement capte la capacité d’adaptation de nombreuses espèces pionnières. Toutes s’accommodent de la salinité et de la pauvreté du sol qui est pour l’essentiel sableux. Cette fixation du sol permet alors l’implantation d’une végétation arbustive.
L’Eupatoire pousse au sommet des dunes
L’Eupatoire est une plante qui colonise rapidement des espaces lorsque les conditions sont favorables. A Sainte-Anne la Palud l’Eupatoire à feuille de chanvre pousse notamment au sommet de la dune où elle s’entremêle à une végétation de prunelliers. L’Eupatoire, plante de la famille des Astéracées croît de préférence dans les lieux humides comme par exemple sur les berges de nos rivières. Cependant, en ce lieu, le sol est aride et pourtant la plante colonise un bel espace.
La floraison en corymbe de l’Eupatoire intervient entre le mois de juillet et septembre. Les fleurs en corymbe, généreuses autant que élégantes, ont des couleurs pourpres avec des terminaisons florales roses. Sa fleur mellifère est attractive pour de nombreux insectes qui dépendent de la répartition locale. A cet endroit le papillon phare était l’Amaryllis (Pyronia tithonus) omniprésent sur les corymbes.
La répartition du papillon Amaryllis couvre l’Europe à l’exception des pays nordiques. Il est également présent en Afrique du Nord, en Asie mineure et dans le Caucase. Son aire de répartition en France couvre l’ensemble du territoire. L’Amaryllis fréquente les lieux herbus et des endroits en friches et les haies buissonnantes. Au sommet de la dune, parmi les prunelliers et la végétation d’Eupatoire, le papillon Amarllis est donc dans son environnement naturel d’où à cet endroit une présence importante de ce lépidoptère.
Cette Astéracée pousse sur les terrains en friche ou mal entretenus. La plante dans sa totalité contient un alcaloïde hépatotoxique à l’état vert ou sec. En cas de proportion importante dans le fourrage, cette plante provoque des dégâts irréversibles et la mort chez les équins et les bovins. Sur la photo qui suit on remarque que la partie florale de cette astéracée contient à mâturité des akènes qui sous l’action du vent se dispersent et colonisent de nouveaux espaces naturels où elle s’implante. A noter que les ruminants évitent la consommation de cette plante, cependant le danger se présente en cas de raréfaction de la pâture ou alors lorsque le Séneçon se mélange au fourrage.
Le Sénéçon Jacobée
La Molène
La Molène est une plante bisannuelle vivace qui se distingue par un port élancé. Les feuilles de couleurs vert-gris sont duveteuses. Dès la deuxième année, la Molène développe une longue hampe florale d’où émerge des petites fleurs mellifères de couleur jaune.
Le Gypsophila fastigiate
Le Gypsophila fastigiate pousse dans une espace dunaire proche de l’estran à un endroit ou commence également l’implantation des oyats. Cette plante rampante entre en compétition avec les autres plantes et s’implante dans des endroits ou il n’y a pas encore beaucoup de végétation.
Panicaut champêtre
Ce panicaut champêtre est quelque peu différent du panicaut maritime qui présente un port différent et des feuilles argentées larges. En cette fin du mois d’août le temps de la floraison est passée. Reste des feuilles lancéolés piquantes. Qui s’y frotte s’y pique !
Ce petit chardon de la famille des Asteracées a une petite taille entre 20 et 50 cm est présent sur les dunes de Sainte-Anne la Palud.
Carline commune
Un Accenteur mouchet dans les dunes
Ainsi se termine une immersion dans cet univers dunaire de Sainte-Anne la Palud qui présente un point un tableau des lieux non exhaustif. Tout au plus, s’agit-il d’un point de vue d’un piéton randonneur qui traverse cet espace naturel et dont l’attention est attiré par certaines espèces botaniques qui constituent une végétation en permanente évolution. Parce que toutes les dunes ne sont pas similaires. Certaines ne retiennent pas trop le sable qui est alors emporté par le vent. Ce qui n’est pas le cas à Sainte-Anne la Palud où la déclivité naturelle constitue une barrière qui permet l’accumulation du sable. Par ailleurs les oyats contribuent également à la fixation de la dune.
Une découverte pour ceux qui ne connaissent pas et une révision pour moi car j’ai quelques lacunes en matière de végétation. Sur le principe je connais tous les noms mais je ne les mets pas toujours sur les bonnes images.
Merci Sergio et bon weekend. C’est toujours agréable pour moi de revenir sur le coin de mon enfance.
Cet espace dunaire naturel est effectivement à préserver. Fort heureusement c’est le cas dans l’immédiat.