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Église, ossuaire, calvaire Saint-Corentin à Trégornan

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Fenêtre trilobée de ossuaire de Trégornan

Trégornan, est une trève de Glomel

Trégornan est un petit village paisible situé dans les Côtes d’Armor. Il est situé aux confins du Morbihan, son  nom francisé vient du breton Tré Korant. La trève est donc une localité éloignée de la paroisse qui abrite une chapelle ou une église. Mais à Trégornan on a un ensemble architectural complet qui comprend une église, un ossuaire et un calvaire. L’établissement d’une trève répond à la nécessité d’avoir un lieu de prière proche,  en raison de la distance qui sépare le village du lieu de culte principal. Ainsi Trégornan correspond à la francisation de l’appelation trève de Saint Corentin .

L’église néo-gothique Saint-Corentin

L’église Saint-Corentin est en forme de croix latine, son édification s’est réalisée en plusieurs étapes entre le XVe et le XVIIe siècle mais une restauration au XIXe siècle confère à l’ensemble, calvaire, église et ossuaire un style néo-gothique cohérent et harmonieux.

Usage des ossuaires en Bretagne

L’ossuaire est une petit bâtiment annexe que l’on trouve encore en bon état dans de nombreux enclos paroissiaux du Finistère Nord et des Côtes d’Armor. Il était destiné à recevoir les ossements des défunts de la paroisse  exhumés lorsqu’il fallait faire de la place dans le cimetière entourant l’église. De nos jours, les cimetières sont rarement inclus dans l’ensemble paroissial. Ils sont souvent relégués en périphérie des villages. C’est comme si les humains occupés par le temporel voudraient effacer la présence de la mort.

Légendes et superstitions

Dans le passé, les bretons côtoyaient la mort qui leur était familière. Les légendes de la mort foisonnaient dans l’imagination populaire. L’Ankou joue le rôle de passeur d’âmes qu’il collecte dans sa charrette grinçante. Ainsi selon la croyance populaire, le bruit caractéristique de la charrette annonçait-elle la mort imminente d’un proche.

Rareté des ossuaires avec ossements

Largement répandus du XIIIe au début du XXe siècle, les ossuaires ont été souvent désaffectés et les ossements ont été enlevés. De nos jours l’ossuaire reste un élément indissociable de l’enclos paroissial. Mais rares sont les ossuaires contenant des ossements, Trégornan est donc un des ossuaires les plus représentatifs de Bretagne. 

Ossuaires et boîtes à crâne

Autrefois les cimetières étaient partie intégrante de l’enclos paroissial du moins en Bretagne. Il existe encore beaucoup de lieux où le cimetière jouxte l’église. Les fidèles restaient ainsi en connection avec les êtres disparus et en quelque sorte avec l’au delà. Cette pratique séculaire connaissait cependant quelques limites. Parmi celles-ci la problèmatique de la place qui s’amenuisait au fil des décennies. Alors, il fallait bien faire de la place. En conséquence les ossements des plus anciennes sépultures étaient exhumées et remisées dans les ossuaires comme celui que l’on trouve encore de nos jours à Trégornan. En parallèle d’autres pratiques cohabitaient comme celle des boîtes à crâne que l’on trouve à Saint-Fiacre dans les Côtes d’Armor ou encore celles présentes en la cathedrale Saint Pol Aurélien à Saint-Pol-de-Léon.

Le culte des morts

Pour comprendre la familiarité des bretons avec la mort, je propose un document INA de 1994 avec l’interview de Pierre Jakez Hélias. Le culte des morts en Bretagne

 

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