Le circuit de la vallée du Douro commence ou se termine à Miranda do Douro
Miranda do Douro évoque dans mon esprit un mirador autrement dit un belvédère sur le Douro. On pourrait encore ajouter admirable ou ravissante. Autant de qualificatifs qui collent bien à cette petite cité portugaise porte d’entrée de l’Espagne dont le barrage hydroélectrique est le point de passage. En venant de l’Espagne cette ville de 9000 habitants est la première étape du circuit de la vallée du Douro de l’amont vers l’aval. D’aval en amont, c’est la dernière ville incontournable pour ses points de vue sur la vallée du Douro avant le passage de la frontière espagnole.
La vallée de Miranda do Douro
Ce point de vue remarquable sur la vallée du Douro se situe rive droite en contrebas de la ville de Miranda do Douro qui s’accroche presque à ras d’une gorge profonde. Et pour cause le fleuve se fraie un passage dans des vallées granitiques aux parois vertigineuses. Rive droite c’est ici que commence le Portugal tandis que la rive opposée est espagnole. En contrebas, un barrage hydroélectrique qui barre le cours du Douro permet aussi la jonction routière entre les deux pays.
Le Douro, quelques repères hydrographiques
Le Douro en portugais et Duero en espagnol est un fleuve qui prend sa source dans la Sierra de Urbion dans la province de Soria. Après un parcours de 765 km, le Douro se déverse dans l’Atlantique près de Porto. Le Douro traverse dans sa partie supérieure des gorges encaissées aux parois abruptes. Dans cette partie la navigation est difficile, voire impossible. Les fameux vignobles de Porto se situent sur le bassin versant du cours moyen du Douro.
Dans ce parcours fluvial, le vignoble prédomine suivi par des oliveraies. Le Douro permet quant à lui l’utilisation d’une ressource précieuse en l’occurrence l’eau. De ce fait, les côteaux irrigués au goutte à goutte jouissent d’un climat ensoleillé, sans subir les conséquences de la sécheresse.
Miranda do Douro, le village perché
Sur la colline perché Miranda do Douro surplombe la vallée du Douro aux falaises abruptes. Aux portes du Portugal, à la frontière de l’Espagne, cette ville était une citadelle dont la vocation était la protection contre les envahisseurs espagnols. Miranda do Douro est par conséquent une ville fortifiée qui conserve encore de nombreux vestiges. Parmi ceux-ci, des murailles dont l’épaisseur qui atteint 1m50 impressionne. Dans la cité blottie derrière les murailles, les ruelles étroites ont beaucoup de charme. Outre cet esthétisme certain, elles apportent un ombrage providentiel au plus chaud de la journée.
Alcaçaba de Miranda do Douro était à la fois palais et forteresse
Le château est situé sur une colline de ville qui domine Miranda do Douro. Construit par le roi Dinis au XIIIe siècle, il subit des agrandissements au XVe siècle. La forteresse conserva ainsi de sa superbe pendant plus de 200 ans. C’est alors que survint le guerre de 7 ans entre l’Espagne et le Portugal. Et il advint qu’en 1762 la forteresse fut prise et rasée par les troupes de Charles III d’Espagne. Elle ne fut jamais reconstruite. Aujourd’hui les vestiges de la citadelle rappellent la vicissitude des temps.
La Place D. João III en hommage au roi Jean III
Cette place qui représente le cœur de la cité est certainement la plus belle de la petite bourgade élevée au rang de ville et de diocèse par Jean III, le pieux, 15e roi du Portugal. Cette place regroupe les plus beaux édifices de la ville dont le magnifique bâtiment qui accueille la mairie.
L’église de la Miséricorde se situe au 2 rue de la Poste. Pour une église elle ne paraît pas spécialement imposante. Cette église maniériste comporte une nef unique. La façade principale flanquée de pinacles se termine par un clocher couronné d’une croix. Enfin des colonnes toscanes et un chapiteau dorique encadrent le portail . Et pour finir, on remarque sur cette même façade des fenêtres baroques alors qu’au centre une niche devait contenir une statue aujourd’hui absente.
Cathédrale de Miranda do Douro
De prime abord il est étonnant de trouver une cathédrale dans une ville de cette taille. Pour comprendre, il faut prendre en compte l’histoire puisque c’est Jean III dit le pieux qui en ordonna la construction en 1552. Elle devint donc le siège épiscopal de Miranda jusqu’en 1780 date à laquelle le siège épiscopal revint à Bragance sous le titre d’évêché de Bragance et de Miranda. Pour terminer la description et conformément aux codes architecturaux de l’époque, la cathédrale de Miranda est de style maniériste.
Immersion nocturne dans les rues de Miranda
L’expression populaire dit que «La nuit tous les chats sont gris» mais à Miranda, l’éclairage public dément cette sentance. Il apporte une coloration ocre, nuance les reliefs, met en évidence les détails architecturaux des maisons qui sous la lumière du jour sont d’un blanc éclatant. En parcourant la cité silencieuse l’ambiance est magique.
Miranda do Douro, l’ordinaire extraordinaire
Toutefois, ne vous attendez pas à trouver de l’exceptionnel, tout au plus cette ville est au standard architectural portugais avec le charme des rues pavées. Ceci étant dit, Miranda do Douro est une cité charmante et paisible où il fait bon de s’arrêter. Donc tout est dans le regard que l’on porte à cette cité qui de prime abord semble ordinaire mais qui offre de l’extraordinaire pour peu qu’on la visite sous ses différents aspects. Les photos nocturnes en sont l’illustration.
Bonsoir Sergio. Tu ne postes pas souvent mais quand tu te lances ça occupe pour un moment pour lire, visionner et suivre les liens. Mais en même temps c’est super bien documenté et cela m’a fait connaître un lieu du Portugal que je ne connais pas. Je n’ai vu du Portugal que Lisbonne et Porto, durant un week-end prolongé il y a quelques années déjà. Ce que j’y ai vu m’avait beaucoup plus et une autre fois nous y sommes retournés pour voir l’Algarve mais tout le reste m’est inconnu. Merci donc pour ce beau reportage.
Bonjour Marie, Merci pour le retour. C’est vrai qu’une immersion dans un pays demande beaucoup de temps. Néanmoins, des courts séjours dans les villes présentent beaucoup d’intérêt et procurent aussi de beaux souvenirs.