Scie passe-partout, une tentative de motorisation
Tous les anciens bûcherons et agriculteurs connaissent la tâche ardue d’abattage et de tronçonnage du bois réalisée au passe-partout. Avec la diffusion du moteur à explosion, essence, puis diesel, l’homme ne change pas de paradigme. Il essaie donc la mécanisation des outils traditionnels au lieu de sortir du cercle et de passer à des phases inventives et créatrices.
Scie passe-partout un peu de technique
Je ne connais pas la date de sortie de cette scie passe-partout équipée d’un moteur Bruneau fabriqué à Tours. Mais il est évident que cet ensemble est très original. Ne serait-ce que par la conception très rustique. Le moteur imposant repose sur un châssis mobile grâce à la présence de roues métalliques. Le moteur entraîne un arbre qui anime villebrequin et bielle. Grâce à ce dispositif le mouvement génère un aller-retour de la scie. Exactement comme si elle était actionnée par deux bûcherons.
Un succès incertain mais une dangerosité certaine
Avec le recul d’expérience, il ne fait aucun doute que cette tentative de mécanisation était vouée à l’échec. La raison principale est en premier lieu sécuritaire. En effet le bûcheron doit guider la lame au début du sciage. Il y a des sauts de lame avant que le sillon se crée. Compte tenu que l’homme guide cette manœuvre tout prêt de la lame, il est facile d’imaginer le risque encouru. Et puis, il suffit de regarder la lourdeur du dispositif pour se convaincre que ce matériel ne pouvait pas obtenir une notoriété. Sauf peut-être dans un musée du machinisme.
Scie avec moteur Bruneau. Le système mécanique d’entraînement de la scie est vu de face et une action de sciage – le guidage
Scie passe-partout entraînée par un moteur Bruneau
La scie passe-partout avec un moteur Bruneau était en quelque sorte le précurseur de la tronçonneuse mais en version rustique non portable tout en restant transportable.
A propos des moteurs Bruneau
Les établissements Bruneau étaient des pionniers dans la fabrications de moteurs à combustion interne. Il existe désormais peu d’information sur cette société qui fabricait déjà des moteurs à la fin du 19e siècle. Pour bien se réprésenter l’ingéniosité de l’époque où l’on partait d’une page quasiment blanche.
Moteur Bruneau de l’existant vers la situation désirable
Mais en réalité, toute création part d’une image de l’existant en projection sur le résultat désirable. Comme vous le constaterez dans le blog spécialiste moto collection il s’agit de la motorisation d’un vélo qui par l’apport de la motorisation devient une moto. Cependant, la prouesse technique et la créativité sont bien là en ce qui concerne le moteur Herdtlé Bruneau ainsi que l’adaptation au cadre renforcé d’un vélo.
Le moteur Bruneau Superbloc
Le moteur Bruneau Superbloc , premier quart du 20e siècle était destiné à l’entrainement de machines. A cette époque il y avait donc de larges possibilités d’utilisation. Comme par exemple dans l’agriculture et aussi l’artisanat. C’est ce fameux moteur Superbloc, monté sur chassis qui entraîne la scie passe-partout en démonstration à Coatloc’h -Scaër.
Bon jour Sergio,
Un engin impressionnant je l’avoue, mais j’ai un peu de mal à apprécier sur le plan photographique. En revanche, à l’oeuvre, ce doit être intéressant.
Je te souhaite une bonne fin de journée
Ici journée de pluie sans interruption qui clôture un mois de juillet très ensoleillé. J’aime bien ces engins insolites qui sortent de l’ordinaire et qui témoignent de l’adaptation de l’homme aux nouveaux outils dans le contexte des connaissances de l’époque. Je n’ai pas fait de vidéo de la démo.
Je connais le passe-partout simple qui se manie à 2 et zig et zag et patience mais là, en effet, c’est une sacrée adaptation. J’ai vu encore récemment la scie passe-partout louée pour débiter des chênes multi centenaires en fin de vie: un sacré travail qui requiert des muscles!
J’en connais un que les histoires de motorisation va intéresser!
Le travail à la scie passe-partout est harassant il faut avoir une bonne musculature et une bonne santé pour s’attaquer au débitage d’un arbre. Ici l’adaptation permet de s’affranchir de cette date. Aussi imparfait soit le concept il a le mérite de montrer la mutation du travail manuel vers le machinisme. Bien sûr avec du recul on note la lourdeur du concept comparé à nos tronçonneuses actuelles mais cette dernière restait à inventer à cette époque !