Les vieux tracteurs sont les témoins du génie industriel
Ces vieux tracteurs que l’on remise soigneusement dans des garages. Mais ce sont des collectionneurs avertis qui les restaurent et les bichonnent avec soin. Parfois ils refont la peinture de ces vieux tracteurs. Un lifting qu’ils réalisent avec plus ou moins de bonheur. Malgré ces quelques approximations, ces vieilles mécaniques fonctionnent comme des horloges. Il serait donc bien dommage de ne pas montrer au public ce travail de passionnés. La question ne se pose pas à Pont-Scorff puisque ces mécaniques rutilantes se donnent rendez-vous une fois par an au cœur du village.
Mais ce n’est pas tout, il est aussi possible de les voir en situation de travail, au manoir de Saint-Urchaud. A partir de ce moment là, on plonge dans l’ambiance des années 60. La fête de la moisson est une occasion unique de se plonger dans la longue quête du machinisme au service de l’agriculture.
Le défilé des vieux tracteurs est un retour vers les années 60
Quel beau spectacle que ce retour vers les années 60. Les plus anciens se souviennent de la montée du machinisme dans les campagnes. le tracteur était alors synonyme de l’accroissement de la productivité pour un moindre déploiement d’énergie. Tandis que les jeunes générations peuvent vérifier le génie et la créativité industrielle du 20e siècle.
Le fil conducteur du machinisme
Depuis l’antiquité, l’homme a adapté les outils en fonction des besoins et des acquisitions technologiques. Le machinisme agricole, comme toute l’histoire industrielle découle de ce fil conducteur. L’exposition de vieux tracteurs et vieux outils à Pont-Scorff permet de comparer les tracteurs et machines anciens aux outils contemporains. En l’espace d’un demi siècle, l’évolution est flagrante. On notera la simplicité et la diversité, voir la singularité des vieux tracteurs. Pour ces raisons, ces « vieilles soupapes » dégagent un caractère affirmé et ont souvent un design attachant. À contrario, les tracteurs contemporains ont un design uniforme, leur silhouette est imposante. L’électronique a pris en main de nombreuses fonctions qui libèrent le chauffeur.
Évolution du machinisme et environnement
Dans un premier temps le machinisme agricole était de l’ingénierie, souvent artisanale, destinée à soulager le cultivateur des tâches pénibles. Il est vite devenu un outil de d’amélioration de la productivité. Parallèlement, nos campagnes ont commencé à se dépeupler. Avec l’industrialisation de l’agriculture et la concurrence des productions mondiales, la taille des exploitations s’est accrue. Le paysage rural et les méthodes culturales ont également profondément changé. Ainsi le paysage bocager breton a complètement disparu au profit de grandes parcelles plus adaptées au profil des tracteurs modernes.
Machinisme productiviste, les conséquences induites
Le paysage bocager breton a quasiment disparu en moins d’un demi siècle. L’abandon de la polyculture au profit d’une quasi monoculture et d’une agriculture intensive conduit à un appauvrissement de la biodiversité. Ainsi entre 2001 et 2009 les oiseaux spécialisés dans les milieux agricoles ont vu leur effectif baisser de plus de 15% (source Observatoire de la biodiversité en Bretagne). Les pollinisateurs qui subissent aussi l’appauvrissement du milieu (disparition des plantes messicoles et des prairies naturelles) voient leur survie menacée par l’emploi des néonicotinoïdes.
L’avenir est dans le tracteur autonome
Le progrès n’a de limite que l’imagination humaine et la cadence des acquisitions techniques. Le tracteur agricole du futur est déjà opérationnel ! C’est un tracteur sans pilote se débrouille tout seul sous la commande d’une une tablette ou un ordinateur. Cette autonomie accélére encore davantage la distorsion concurrentielle entre les zones propices à l’automatisation (grandes plaines) et les zones rurales aux parcelles morcelées. Cette évolution naissante souligne l’impérieuse nécessité du monde agricole à définir un modèle agricole français pérenne basé à mon avis davantage sur la qualité que sur le productivisme.
Tracteur autonome Case IH
Tracteur autonome polyvalent chez New Holland
Allgaier le tracteur du peuple
» Monocylindre à refroidissement par bouillote dont la production est reprise par Porsche dès les années 1956
Tracteurs Vierzon à Pont-Scorff
Le tracteur Vierzon qui s’inspire du célèbre tracteur LANZ.
Le Vierzon est un semi diesel. Il accepte de nombreux types de carburant comme par exemple de l’huile usagée. Ce qui en faisait un tracteur économique pour l’époque.
Vieux tracteurs Pont-Scorff – les séries confidentielles
Porsche une aventure sans suite
Rustique et atypique Avto
Tracteurs Deutz
Mack Cormick
Les tracteurs Renault
SOMECA
c’est absolument passionnant. J’ai donné les liens à mon mari qui est bien sûr venu aussi visiter.
Il a parcouru les billets avec un brin d’envie devant ces tracteurs historiques en état de marche.
Notre vieux Zetor 3 cylindres est en panne. Grosse panne et difficultés pour trouver des pièces car en plus de sa vétusté il semblerait que le 3 cylindres soit une rareté! ça ne nous arrange pas et on se prend à regretter de ne pas être en Bretagne!
Comme toujours, ton travail journalistique est de grande valeur et rend hommage à ceux qui perpétuent le travail du passé.
Bonne fin d’été, Sergio.
Bonjour Maïté,
Enfant j’étais passionné et fasciné par la puissance dégagée par les tracteurs. Je les retrouve un demi siècle après avec les mêmes émotions. Dans le même temps, la standardisation poussée des nouveaux tracteurs ne me donne pas de coup de cœur. Je ne suis pas de la partie mécanique, mais la première chose à faire il me semble, est l’identification des pièces défectueuses. Ensuite noter le numéro de série du tracteur et de la pièce (s’il y en a un dessus) et de contacter des sites spécialisés. Par exemple dans la région bordelaise il y a Valety Le Barp site http://www.valety.fr/. La gamme Zétor était connue en France dans les années 70. Je pense pour des raisons de coût d’acquisition moins élevés. Ils semblaient satisfaire leurs propriétaires. Dans cette note j’ai voulu mettre en perspective l’évolution du machinisme depuis le début de la motorisation et les conséquences qui en découlent. Une nouvelle révolution est en train d’apparaître avec les tracteurs autonomes. Je ne suis pas sûr que le monde agricole anticipe ce qui est en train d’arriver. Sans réflexion stratégique, sur le choix des filières à privilégier, notre agriculture risque de se trouver concurrencée par les productions à moindre coût.
Bonne fin d’été en Aquitaine. Ici le climat océanique nous apporte un peu de fraîcheur.
Bonsoir Serge
Le tracteur a eu une première approche mécanique grâce aux efforts conjoints d’un ami et de mon mari. Mais la panne s’est avérée suffisamment grave pour que nous prenions des renseignements et que nous fassions intervenir une entreprise (consentante). Il s’agit de l’intérieur de la pompe et des pistons (Motorpal)qui sont hs.
Dans ses recherches, mon mari n’est pas tombé sur l’entreprise du Barp avant ces jours derniers.
L’entreprise Agri 40 qui nous a été recommandée par les gens du coin a la pièce en main et va nous fournir un devis. Apparemment le fait que le tracteur soit un 3 cylindres pose problème, ainsi que sa vétusté.
Dans le temps, le tracteur était entretenu à domicile par un mécanicien et les pièces venaient d’une entreprise d’Hagetmau dans les Landes.Le temps a passé et l’entreprise a changé aussi.
Mon mari dit que c’est un tracteur difficilement maniable, compliqué pour le relevage et sans doute en effet a-t-il été choisi pour son prix. Auparavant, mon père avait un petit tracteur plus maniable ( un pony) et ma mère s’en servait sans problème. Il m’est aussi arrivé de la conduire. Mais le Zetor, pas question de le conduire!
Sinon c’était du solide, notamment pour les travaux des bois.
Merci d’avoir fait des recherches pour nous.
Les problèmes du monde agricole ne sont pas sur le point de s’arranger ni dans son évolution, ni dans la façon de considérer les différents secteurs, notamment le bio et pour tout te dire, je suis très pessimiste aussi.
Ici l’été ressemble presque à un début d’automne: des températures moyennes (qui me conviennent parfaitement), une pluie rare qui n’arrive pas à refaire le niveau des nappes phréatiques, beaucoup de vent desséchant l’ensemble et toujours cette pénurie d’eau.Tout le département est en crise.Mais il fait partie des 80 départements touchés…
à bientôt.