Boîtes à crâne, une tradition bretonne
Il ne reste que quelques lieux en Bretagne où des boîtes à crâne sont encore visibles. Le constat est le même pour les ossuaires qui étaient autrefois une pratique courante. Pour comprendre cette spécificité bretonne il convient de revenir aux traditions du cimetière qui, la plupart du temps entourait l’église. Mais le temps passant, le manque de place obligeait à supprimer les plus anciennes sépultures. Les ossements étaient alors regroupés dans une annexe de l’église. C’est ainsi que se développèrent en Bretagne les ossuaires. Les ossuaires regroupaient donc tous les ossements humains. Il n’y avait pas de distinction sociale ou de genre. Parallèlement à l’ossuaire, la boîte à crâne était aussi une pratique fréquente en Bretagne.
La pratique de la boîte à crâne
L’exhumation des ossements humains puis leur regroupement dans un ossuaire rendait anonyme le défunt. Alors qu’au contraire la pratique de la boîte à crâne prolongeait sa mémoire. La cérémonie rituelle consistait à séparer le chef du défunt du reste du squelette. Ce dernier était alors placé dans une boîte qui était posée sur une étagère dans un édifice religieux. Les ossements restant étaient quant à eux mis dans une fosse commune.
Destination des boîtes à crânes
Les boîtes à crâne étaient la dernière trace tangible des défunts. Elle étaient souvent remisées sur une étagère de l’église . Ces présentoirs funéraires n’exprimaient pas de distinction sociale. Ainsi pour l’exemple, le Chef d’un notable partageait éventuellement son intimité avec celui d’une humble couturière. Ce qui rappelle l’humilité de la condition humaine dans sa relation à Dieu. Une autre symbolique qui n’échappe à personne est la forme de ces boîtes. Elles ressemblent ici à des mini-chapelles. Leur façade comprend une ouverture en forme de cœur ou parfois de trèfle qui irradie doucement l’intérieur de la boîte.
La mort chez les bretons
Jusqu’à la moitié du XXe siècle, la mort faisait partie du monde des vivants en Bretagne. Il y avait de nombreuses superstitions la concernant. Nos enfances furent hantés de contes relatant les signes du passage de l’Ankou souvent décrit comme le bruit de passage d’une charette grinçante dont la fonction était de cueillir l’âme du défunt pour la conduire dans l’au-delà. L’Ankou est présent dans les contes et légendes de Bretagne. Il s’illustre particulièrement dans La Légende de la mort, d’Anatole Le Braz.
Proposition de lecture : Les Bretons et la mort par le musée de Bretagne
Bonsoir Sergio. Merci pour ce reportage très précis sur les ossuaires et les boîtes à crânes. Il me semble en avoir vu mais je ne sais plus dans quel village. En revanche j’ai vu beaucoup d’ossuaires, c’est peut-être dans l’un d’eux. Bonne soirée Sergio, ton reportage intéresserait sans doute pas mal de mes visiteurs Breizh ma Bro
Il y a effectivement de nombreux ossuaires en Bretagne, avec enclos ou sans. Néanmoins, les ossuaires avec ossement sont rares. L’ossuaire de Trégornan, un petit village des Côtes d’Armor en est un.Cet article s’inscrit dans logiquement à la suite de mon reportage sur Trégornan ainsi que celui des boîtes à Crâne de Saint-Fiacre, encore dans les Côtes d’Armor. Encore visible sur mon site http://photo2breizh.eklablog.com sous le titre suivant saint-fiacre-ossuaire-et-boites-a-crane.