Iconographie bouddhiste : Les enfers sont représentés sous la forme de gravures murales
Lors de ma visite des temples bouddhiques de Sagaing, les peintures murales représentant l’iconographie bouddhiste captèrent mon attention. Les photographies qui suivent sont représentatives de la série complète des différents états de l’enfer dans le bouddhisme. Il est frappant de constater le parallélisme entre la notion d’enfer de la philosophie bouddhique et des autres religions. Cependant l’aboutissement est la notion ultime d’état temporaire qui correspond à la notion de purgatoire. C’est comme si le message adressé reste l’idée d’une période transitoire plus ou moins longue destinée à obtenir une rédemption.
La symbolique des fresques murales
Pour les bouddhistes les plaisirs du corps correspondent à des états inférieurs. Toute forme de concupiscence est perte de temps. Cette peinture murale sonne comme un avertissement aux fidèles pour leur rappeler les conséquences de l’égarement de la voie de la sagesse prônée par Bouddha.
Le supplice du chaudron rempli d’huile brûlant accueille les dépravés. Cette image est la représentation de ce qui attend les âmes à leur prochaine réincarnation.
L’interprétation de cette image semble difficile. Toutefois elle représenterait le travers d’une vie consacrée aux plaisirs. Peut-être ceux de la bonne chair qui conduisent à la souffrance. Et sont à l’opposé de la recherche des mérites qui conduisent à un meilleur Karma
Iconographie bouddhiste à Sagaing : Les états supérieurs de conscience
La voie de l’éveil fort heureusement contrebalance les horribles représentations des enfers bouddhiques. Les représentations suivantes montrent la voie vertueuse à suivre pour améliorer son karma pour viser le nirvana. Autrement dit la sagesse et la compassion conduisent à un état de conscience supérieur synonyme de non souffrance
Sagaing : Un Bouddha couché malade proche de la mort . Il s’apprête à quitter son enveloppe charnelle pour entrer au parinivarna. On remarque la présence des disciple qui lui prêtent attention et assistance.
Sagaing : Peinture murale dans un temple bouddhique. Les enseignements de Bouddha
Sagaing : Bouddha en méditation
Autre représentation de Bouddha – Actes de vénération
Bien que tes photos soient superbes, je ne suis pas fan de cet art très coloré que l’on retrouve aussi dans les pays d’Asie du sud est que j’ai visités. Je leur préfère les fresques très anciennes aux peintures parfois délavées et effritées comme on peut en voir par exemple dans l’enceinte du Palais Royal de Bangkok. Mais c’est affaire de goût personnel et pas de qualité photographique.
En ce qui me concerne le photographe est un témoin qui laisse ainsi une trace de passage. Je ne me pose pas la question j’aime, j’aime pas. Ce qui me paraît important ici est le témoignage de la vision bouddhiste actuelle en Birmanie qui est en lignée avec l’iconographie ancienne sur le courant de pensée, je précise. Il n’y a aucun jugement sur la valeur artistique des œuvres, c’est le contenu qui porte l’intérêt. C’est ma démarche photo en tout cas. Bonne journée Marie
Ici l’enfer, même s’il est temporaire, est aussi effrayant que celui du catholicisme. Le corps est puni de façon inhumaine.
J’aime particulièrement le Bouddha couché malade, une grande sérénité ressort de cette scène.
Merci pour tes superbes photos.
Et joyeuses fêtes de Noël!
En accord avec ton commentaire, c’est ce qui m’a frappé aussi. Joyeuses fêtes de Noël et de fin d’Année Colo
En plus du message véhiculé, qui en effet ne nous est pas étranger dans l’Histoire de nos religions européennes, j’apprécie les couleurs « flamboyantes » de l’enfer, les couleurs de l’auréole. Cette même auréole est tantôt chaude, tantôt froide quant au spectre coloré (froid= la tête froide de Bouddha?). La deuxième photo ou du moins son contenu est remarquable et me fait penser à l’art américain d’une certaine période, très kitsch, proche du pop art peut-être. Il y a un équilibre très peinture classique dans les compositions où Bouddha est couché et as-tu remarqué que lors de l’enseignement, la foule des écoutants forme comme un cœur. Il y a sûrement plein de symboles iconographiques dans tout cela en plus de la « Parole » historiée. Je me demande de quelle période date la représentation de ces fresques. Je n’en mettrais pas ma main au feu (pour le coup infernal!) mais certains tableaux me font penser; dans la composition aux compositions des œuvres de peintres français entre autres. On sait qu’ils ont parfois trouvé leur inspiration dans « l’exotisme » des autres civilisations. Mais ceci n’engage que moi de penser ainsi.
En tous cas, c’est très intéressant.
Il y a certainement un mélange de connaissances voir une perméabilité des religions européennes qui ont emprunté du symbolisme au bouddhisme. Après tout nos civilisations n’ont-elles pas des racines indo-européennes ? Ces peintures sont assez récentes je pense, mais comme je le pense, elles sont issues d’une philosophie religieuse ancienne. Donc les codes dont tu décris certains sont multiples et sont souvent affaire de connaisseurs. Après tout n’est-ce pas la même chose lorsque l’on assiste à une visite commentée dans nos églises européennes où l’on découvre un symbolisme insoupçonné. Merci Maïté pour la richesse du commentaire.