Noyée dans la campagne bretonne, le jubé et la chapelle Saint-Nicolas de Priziac date du XVIe siècle. Elle possède un jubé en bois polychrome du plus grand intérêt. Il comporte des bas-reliefs des apôtres avec leurs attributs. Cette chapelle renferme aussi une aussi curieuse que rare roue à carillons du 16e siècle.
Saint-Nicolas de Priziac, le jubé est remarquable
La chapelle Saint-Nicolas de Priziac se distingue par un remarquable jubé de bois polychrome de l’an 1580. Côté nef, neuf haut reliefs racontent la légende de Saint-Nicolas qui se tient déjà debout à sa naissance. Tandis que côté chœur des cariatides séparent les douze apôtres. Dans le chœur prône aussi la statue de Saint-Nicolas, Saint patron du lieu. L’élégance du jubé est tellement remarquable qu’il attache le regard par la richesse des sculptures. Par ailleurs il est doté d’un escalier d’accès à la tribune. Le tout est en excellent état au regard de son âge. Toutes ces caractéristiques sont d’autant plus étonnantes au regard du lieu et de la taille somme toute modeste de la chapelle.
Le jubé de la chapelle Saint-Nicolas, rescapé du concile de Trente
Le jubé Saint-Nicolas fait partie des 13 derniers jubés non modifiés de Bretagne. En effet, la plupart des jubés de France ont disparu suite au concile de Trente. En effet il fut ordonné que le chœur soit visible aux fidèles assistant aux offices religieux dans la nef. La règle fut appliquée pour les cathédrales et les églises. Cependant, les églises les chapelles privées n’ayant pas cette contrainte ont pu maintenir ce précieux mobilier. La Bretagne avait de nombreuses chapelles privées au 16e siècle. C’est la raison pour laquelle on trouve encore 13 jubés originaux en Bretagne alors qu’ils sont assez rares dans le reste de la France.
Une roue à carillons
La chapelle Saint-Nicolas possède également une curieuse roue à carillons datée du 16e siècle. Les roues à carillons sont rares en France et en Europe mais il en existe quelques unes en Bretagne. La roue à carillon comporte une manivelle qui permet de l’actionner, en tournant, les carillons émettent tous un son différent. Les roues à carillons étaient tournées à l’occasion des baptêmes, des mariages ou pour faire des vœux.
Les plus vieux vitraux d’Auvergne sont bretons
En pénétrant dans la chapelle Saint-Nicolas de Priziac on remarque de toute évidence l’aspect contemporain des vitraux. Ce qui nous conduit à l’étrange histoire des vitraux de Saint-Nicolas de Priziac. En effet, avant la seconde guerre mondiale les vitraux furent, démontés par les monuments historique dans le but de les protéger en un lieu sûr.
Par la suite, plus de nouvelle, après guerre les vitraux disparaissent pendant un demi siècle. On en retrouve leur trace dans les années 1990 à Trizac dans le Cantal. Et finalement une explication s’impose. C’est donc par erreur de lecture que les vitraux appartenant à Saint-Nicolas de Priziac furent acheminés à Trizac dans le Cantal. Et bien sûr, à Trizac on ne mis pas en cause cet achimenent par méprise.
Alors ce qui devait arriver arriva : Les dimensions étant différentes, les bais de l’église subirent les modifications nécessaires à leur installation. L’histoire de cette méprise fait l’objet respectivement d’un article dans l’Ouest-France ainsi que dans le quotidien la Montagne dont ci-après, les liens :
Du Morbihan au Cantal, la drôle épopée vitraux de Trizac
Et aussi sur Ouest-France : Les plus vieux vitraux du Cantal sont Morbihannais
Le Jubé vu côté chœur
Lecture de gauche à droite les apôtres et leur symboles :
- Saint Pierre porte à la main droite les clefs du paradis
- La croix en « X » sur laquelle fut supplicié Saint André
- Le bâton de pèlerin et la coiffe qui est ornée d’une coquille de st-Jacques sont les attributs de Saint Jacques le Majeur
- Saint Jean porte à la main gauche une coupe de poison qu’il fut contraint de boire, mais qui ne lui causa aucun effet
- Saint Thomas et son équerre d’architecte
- Le personnage qui tient un bâton en forme d’une croix latine est Saint Philippe
- Saint-Paul tient à la main un évangile
- Saint Barthélemy, Une bourse dans une main et un grand couteau dans l’autre pour Saint Barthélemy
- Saint Mathieu, avec son évangile
- Saint-Simon et sa scie
- Saint-Jacques le mineur
- Saint-Mathias avec une hallebarde
Tout cela est très intéressant car, en effet le jubé m’était inconnu jusqu’à la lecture de ton article.Si je comprends bien, c’est une sorte de galerie, un peu comme le serait une mezzanine dans une maison.Je me souviens que dans l’église de mon enfance, il y avait une galerie (au fond de l’église) où seuls les hommes montaient (pour chanter?) mais c’est flou dans mon souvenir. Vraisemblablement, ce n’était pas un jubé puisque la galerie ne cachait en rien le chœur.
En tous cas, j’aurai l’occasion d’aller à Rodez bientôt, ville où je devrais voir un jubé afin de me faire une idée plus précise, si mes informations sont bonnes.
La polychromieici est très belle et nous donne une idée de tous ces lieux où elle a disparu au fil du temps. Les représentations aussi sont d’une grande richesse, sur peu d’espace finalement.