Table des matières
- 1 Lanvénégen, la balade de la Trinité est magique
- 2 Une balade dans les sentiers des Moulins réveille le monde enchanté de l’enfance
- 3 Le balisage de la balade de la Trinité
- 4 Utilisation de matériaux de récupération
- 5 Ici, les sentiers des moulins prennent du sens
- 6 Le jeu des cinq anneaux
- 7 Le sentier des moulins, une petite boucle
- 8 La balade de la Trinité via le canal d’amenée
- 9 La vallée des Vieux Chênes
- 10 Le devenir des sentiers
Lanvénégen, la balade de la Trinité est magique
Tous les locaux connaissent la chapelle de la Trinité qui remonte au 17e siècle. De la chapelle détruite par un incendie en 1948, il ne restait que les murs et deux autels en granite. Autant dire que ce matériau est quasiment indestructible. Jusqu’à ce que les amis de la chapelle lancent le projet de réhabilitation de l’édifice. Concrètement, l’action de l’association est mesurable sur place. En effet la couverture de cet édifice classé est actuellement en cours. C’est donc à cet endroit lové dans un vallon que démarre la balade de la Trinité qui conduit le promeneur dans une boucle enchanteresse via le Paradis.
A propos, Le Paradis n’est pas le fameux « Baradoz » cher aux bretons mais il est bel et bien un lieu-dit qui commence après le village de Lanzonnet. Du moins , c’est ce que Bertrand croisé en cours de chemin précise. Mais revenons au point de départ, c’est à dire à la Trinité, là où tout commence.


Chapelle de la Trinité Lanvénégen : Dans le monde des celtes l’eau occupait une place importante. La présence de deux fontaines indique peut-être la perpétuation de croyances antérieures au christianisme.
Une balade dans les sentiers des Moulins réveille le monde enchanté de l’enfance

Le balisage de la balade de la Trinité
D’entrée le ton est mis avec les panneaux qui donnent le point de départ des sentiers des Moulins. D’abord tout un chacun se pose la question de pourquoi les moulins ? Ce d’autant que le Naïc, si belle rivière soit-elle, n’a pas la force nécessaire, sauf retenue d’eau, pour actionner une roue à aube qui peuplait nos cours d’eaux au siècle dernier. Retenons donc pour l’instant que ce circuit comporte deux options, la première propose un parcours de 2 heures alors que la seconde dure 30 minutes de plus.
Utilisation de matériaux de récupération
Remarquons aussi au passage, l’emploi du bambou et de planches de récupération pour le balisage. Les inscriptions quant à elles sont au feutre indélébile. L’ ensemble montre avec bonheur l’improvisation créative qui favorises l’usage économique de matériaux immédiatement disponibles. Et pour cause, ces sentiers improvisés sont nés de l’imagination fertile de bénévoles amoureux de patrimoine et de nature. Le ton est mis : Dès à présent, l’esprit se met en mode redécouverte de notre âme d’enfant.





Un vieux chêne à terre barrait le passage. De sa coupe nette Il reste un tronc creux au superbe veinage
Ici, les sentiers des moulins prennent du sens
Une passerelle qui enjambe le Naïc sert de trait d’union entre Morbihan et Finistère. Et pour davantage de précision entre Lanvénégen et Querrien. Dans ce lieu reposant, une autruche au long cou repose sur des tiges de bambou en guise de pattes. Elle surveille un hippopotame qui somnole sur la rive opposée. Alors que tapis dans le marécage, un crocodile excerce son art de la dissimulation.
Le monde magique de Bertrand s’inspire des matériaux disponibles dans la nature. Il en découle une création d’objets si réalistes qu’ils semblent animés. De plus la naturalité du cadre en impose. Il y aussi un banc en bambou qui suggère une pause propice à la détente et par voie de conséquence à la rêverie. Dans le Naïc tournent les moulins, de tous styles et de toutes tailles. Création de Bertrand qui en fabriquait lorsqu’il était enfant au moulin de Kerléon. Autant dire qu’il s’y connaît en la matière






Le jeu des cinq anneaux
Le merveilleux monde de Bertrand s’exprime aussi de manière ludique avec le jeux des anneaux. La règle est explicite, vous disposez de 5 anneaux du plus grand au plus petit. Avec une prise de recul il s’agit d’enficher les anneaux dans la tige support. Ce jeu donne une belle occasion de divertissement en solo ou en famille. Les présomptueux risquent la déception car ce jeu d’adresse n’est pas aussi facile qu’il y paraît.


Le jeu est fait de matériaux locaux ou immédiatement disponibles. Ils s’agit d’une œuvre fragile bien que renouvelable. Prière donc de respecter ce travail qui ouvre des voies créatives à la portée de tous en totale liberté.

Le vieux chêne libéré de l’enlacement du lierre, véritable liane étouffante abrite un nichoir à insectes. Une planche sert de support à un pot en terre cuite inversé. Le tout est une illustration parfaite de la simplicité.

Ici pas de Wifi, pas de réseau, juste le tweet des oiseaux
Continuons la promenade après la piste d’envol où stationne un quadrimoteur aux hélices frémissantes. Le sentier pentu longe un talus peuplé de vieux chênes. L’un d’entre eux, tombé à terre obstruait le passage. De la coupe minimaliste, il reste désormais une voie libérée et un fût d’arbre allongé avec un slogan « Ici pas de wifi, pas de réseau, juste le tweet des oiseaux ». Le ton est mis, nous sommes en pleine nature, ouvrons donc les yeux et les oreilles. Libérons l’esprit de tout ce qui le hante. Alain précise, je suis le rationnel et Bertrand est le poète. Une chose est sûre, ils ont travaillé obstinément pour que le projet aboutisse et les deux complices se complètent à la perfection.

Le sentier des moulins, une petite boucle
La balade continue sur un ancien chemin de liaison dont l’usage se perd dans la mémoire du temps. On note la présence de magnifiques spécimens de chênes dont certains bousculés par les impitoyables tempêtes gisent dans les sous-bois marécageux. Le Naïc est proche mais la végétation en empêche l’accès. C’est pourquoi, Alain et Bertrand évoquent la possibilité d’ouvrir une voie retour à la Trinité qui longe la rive gauche du Naïc.


La mousse végétale recouvre le vieux tronc d’un chêne prisonnier des lianes de lierre. Tout ces indicateurs sont le signe d’une faible empreinte humaine sur le site.

Le pont de la rivière Saint-Antoine, une affluent du Naîc permet la continuité de la départementale 177. C’est ici que se termine la petite boucle puisqu’à partir de cet endroit, la chapelle de la Trinité est à portée de souliers.
La balade de la Trinité via le canal d’amenée
Le canal d’amenée alimentait le moulin de la Trinité. Il en reste un passage compris entre deux digues copieusement envahies par la végétation. Avec l’accord des propriétaires, Alain et Bertrand aidés par des bénévoles ont réalisé un travail impressionnant. Toute leur démarche s’inscrit dans le respect de l’environnement naturel qui est sublime. Autant dire que l’ouverture du sentier est minimaliste. Sensibles au patrimoine naturel exceptionnel, ils ont donc dégagé les arbres morts qui obstruaient le passage, coupé le lierre séculaire qui étrangle les arbres jusqu’à l’étouffement. L’immersion dans le canal est un moment d’exception.

Les travaux d’Hercule d’Alain, Bertrand et des bénévoles. Il en reste des troncs d’arbres déposés de ça de là en bord du canal. Autant d’indices qui confirment un travail acharné pour déplacer ces géants gisants.
La vallée des Vieux Chênes
En pénétrant dans la vallée des Vieux Chênes, l’impression d’être seul au monde se renforce. Les vieux chênes tortueux, couverts de broussins captent l’attention. Des chênes debout qui exhibent leur troncs creux sont autant de refuges pour l’avifaune ou les insectes. Il y a aussi des chênes inertes, quasiment indestructibles, qui sont allongés sur la voie du canal. Les vaillants défricheurs, ont aussi libéré ces respectables centenaires de l’étreinte des lianes géantes qui compromettait leur développement.


Comme la vallée du « Yeun Elez » la vallée des vieux chênes a aussi ses zones marécageuses. Elle présente aussi un caractère mystérieux. Ici une retenue d’eau aux reflets métalliques indique la présence d’une forte teneur ferrugineuse.




Le Naïc en parallèle du canal d’amenée
Une boucle du Naïc est à ce moment de la balade comme une invitation à un petit arrêt buccolique. Le temps du repos est à l’abstraction. Les herbiers qui ondulent au fil du courant aident faire le vide.

Défricheurs, bûcherons et artistes tout à la fois


Impitoyable nature – Le chêne terrassé par la tempête
Sur un sol détrempé, ce vieux chêne tel un colosse aux pieds d’argile n’a pas résisté aux vents tempétueux. Il barre désormais le cours du Naïc. Il attend une action du propriétaire pour que la rivière soit libre de toute entrave. Ici se termine la Vallée des Vieux Chênes mais la balade continue en direction de Lanzonnet.

Lanzonnet la voie royale vers le Paradis

Lanzonnet est un hameau de la commune de Lanvénégen qui abrite de nombreuses maisons traditionnelles. On reste en admiration quant à la dextérité des tailleurs de pierre issus d’une longue tradition de compagnonnage.Au sommet de la montée il faut prendre la route sur la gauche. Avec un peu de chance, vous pourrez engager la conversation avec les habitants. Ils vous expliqueront qu’il y a une autre beau circuit qui conduit entre autre à la découverte d’un four à pain. Où bien ils évoqueront encore les kaolins qui sont désormais une propriété privée. Mais ceci est une autre histoire, pour l’instant la route du paradis est une ligne droite qui débouche sur un chemin charretier rocailleux.





Le Paradis ou la mystification de Bertrand
Le dernier panneau du sentier numéro un de la route des moulins est celui que nous trouvons après l’entame de la boucle de retour vers la Trinité. Il s’intitule « Robin des Bois ». Le hasard veut qu’il soit planté en face d’une propriété où l’habitant vit seul au monde donc en totale autarcie, semble t’il. J’ai cherché en vain, le lieu-dit « Le Paradis »…Pour réaliser finalement que ce panneau ne devait rien au hasard et que si paradis il devait y avoir, ce ne pouvait être que celui là. J’avoue que je me suis bien fait avoir sur ce coup là. A moins que Bertrand ne me fournisse une autre explication…

Le devenir des sentiers
Alain, Bertrand et les bénévoles associés à l’ouverture du sentier des moulins ont réalisé sans aucune aide un travail exceptionnel. Ils ont obtenu les accords des propriétaires pour qu’ils autorisent l’ouverture de la voie verte et par la suite l’accès aux randonneurs. Ils espèrent désormais qu’une association prendra le relais pour que ce travail de pionnier soit pérenne. Car la Vallée de la Trinité mérite bien cette attention.
A propos de Bertrand :
Bertrand est l’auteur d’un ouvrage qui s’intitule : Imagine et fabrique tes jouets dans la nature publié chez Liv’éditions Le Faouët (NB depuis quelques années déjà, cet éditeur n’est plus en activité)
Bonjour Sergio. Une série fort intéressante et surtout très constructive. J’aime l’idée d’avoir créé ces panneaux, sculptures, etc… avec ce qui se trouvait là, la nature ayant mis à disposition de « celui qui voit » tout ce qu’il fallait pour utiliser intelligemment le bois et les matières. Merci pour la découverte, ce serait bien qu’elle inspire d’autres régions. Bon weekend
Bonjour Marie, le moins que l’on puisse dire c’est que l’entreprise bénévole est comme tu le soulignes constructive. Il y a un aussi le REGARD affuté et le respect du patrimoine naturel qui est élégamment mis en valeur. Bonne fin de semaine.
Bon Jour Sergio,
Une bien belle balade avec plain de choses sympathique à découvrir en suivant tes pas.
C’est un superbe endroit et j’ai apprécié l’imagination des personnes qui ont laissé des traces au coeur de cette nature sauvage.
Belle fin de journée
J’ai également beaucoup apprécié le travail bénévole réalisé pour le bonheur des visiteurs qui sont désormais nombreux sur la route des moulins. Bonne semaine Pascale.
Bonjour Sergio
tu imagines combien je me suis délectée à suivre tes traces ainsi que celles des deux complices. Bravo aux défricheurs d’idées dans le respect de la nature et avec de sacrés clins d’œil.
J’aime bien le travail de création de Bertrand et leur sensibilité à tous deux la préservation de la nature.
Pour prolonger les bienfaits et les réflexions à propos de cette balade, je te conseille la lecture du livre de LAURENT TILLON « Être un chêne, sous l’écorce de Quercus ».
Remarquable ouvrage d’un biologiste, très précis.
Merci pour cette ouverture. Merci pour cette entrée d’air frais.
Superbe appréciation du travail d’Alain et Bertrand et acolytes, j’espère qu’ils découvrent tes mots qui valident l’énorme travail réalisé dans le respect de la nature et pour le bien commun.