Camaret-sur-Mer et le Sillon
À Camaret-sur-Mer, la terre s’efface devant l’immensité de l’Océan. Le port de Camaret est une anse naturelle protégée par un amoncellement naturel de galets qui forme un sillon. Cette avancée naturelle dans la mer renforcée par une digue de béton permet l’accès par tout temps au port. L’extrémité du sillon se termine par l’accès au port Vauban. Ce port en eau profonde a la capacité d’accueillir des bâtiment de gros tonnage. Enfin Le sillon abrite deux joyaux, d’une part la chapelle Notre-Dame-de-Rocamadour ainsi que d’autre part la Tour Vauban classée au Patrimoine de l’UNESCO.
Contenu de la note Camaret-sur-Mer
L’Arche de Camaret-sur-mer rend hommage aux marins
La Tour Vauban Camaret-sur-Mer
Le sillon le cimetière à bateaux
Anse de Pen Hat et pointe du Toulinguet
La Pointe de Pen Hir et le Tas de Pois
Aux bretons de la France libre
Saint-Pol-Roux – La maison du bonheur est une ruine
Alignements de Lagatjar à Camaret-Sur-Mer
Vue large sur l’anse de Camaret-sur-Mer et le Sillon
Chapelle Notre-Dame de Rocamadour : Les veinures et la couleur chaude de la pierre de Logonna
La chapelle de Notre Dame de Rocamadour à Camaret date du 17e siècle. La pierre de Logonna donne aux murs une couleur jaune ocrée. Les veinages occasionnés par la présence d’hydroxide de fer prennent rappellent parfois l’aspect du bois. À l’intérieur de la chapelle des ex-votos comme des bateaux ou encore des bouées de sauvetages, suspendus sur la nef correspondent à des remerciements de marins sauvés de naufrages.
Ex-votos offerts à Notre-Dame de Rocamadour par les marins.
L’Arche de Camaret-sur-Mer sculpture Patrig Ar Goarnig et poème de Roger Servan
L’Arche de Camaret La vue extérieure permet de visualiser la chapelle tandis que l’Arche de Camaret-sur-Mer, une sculpture de Patrig Ar Goarnig , rend hommage aux marins disparus en mer. Sur une face de l’arche le poème de Roger Servan gravé en breton et en français rend hommage aux marins perdus :
«Ecoute, passant,
Ce n’est pas le vent que tu entends
Chanter sur les vagues émues
Sculptées dans la pierre
Mais les voix des marins perdus
Qui montent de la mer»
Poème émouvant aux marins disparus en mer
Depuis des temps immémoriaux l’homme accumule des pierres pour marquer un territoire ou un chemin. Ici, accumuler quelques galets disponibles suffit pour construire des petits cairns. Et quand l’effet de mimétisme s’en mêle cela donne ce paysage marin face à la chapelle Notre-dame-de-Rocamadour.
Camaret-sur-Mer, la tour Vauban
Cette tour carrée se caractérise par un enduit de couleur brique du plus bel effet. Construite au XVIIe siècle cette tour avait pour objectif la défense contre toute intrusion de la rade de Brest et plus particulièrement le débarquement de troupes ennemies dans la presqu’île de Crozon. La tour Vauban de Camaret-sur-mer est inscrite sur la liste du patrimoine de l’UNESCO depuis 2008.
Le Sillon photos du cimetière à bateaux
L’image symbolique de cette ancre marine en forme de croix fait face au cimetière de bateaux du Sillon. Il s’agit bel et bien d’un patrimoine maritime en sursis. Qui fait un lien direct avec les heures glorieuses de la construction navale. Et si la construction navale était aussi puissante c’est aussi parce que la pêche à la langouste au large des côtes mauritaniennes apportait beaucoup de prospérité à Camaret-sur-Mer.
Ancre marine à l’intérieur d’un cercle qui évoque le globe terrestre
Ici gisent les épaves des derniers langoustiers de Camaret. Elles rappellent l’époque prospère de la pêche de la langouste ainsi que le savoir-faire des charpentiers de marine.
La photo en noir et blanc dramatise la lente agonie de ce bateau, qui lavé par les marées se délite lentement.
Langoustier à Vivier la Salle CM 231627 construit en 1954 désarmé et échoué au Sillon en 1985. Au Sillon, le temps passe, la peinture trépasse, inéluctablement la couleur des épaves progressivement s’effacent.
Le Rosier Fleuri langoustier dont la construction date de 1949 est échoué au Sillon depuis 1961
Maïtena MX 195448 – L’agonie d’un seigneur de la mer
Le Maïtena MX 195448 illustre le savoir-faire des charpentiers de marine de la presqu’île de Crozon. Le langoustier-thonier, lancé en 1964 par le chantier Auguste Tertu de Rostellec était destiné à la pêche hauturière en Mauritanie. Le Maïtena est remisé dans le cimetière de bateaux du Sillon depuis 2001.
Le Magellan un autre savoir-faire outragé
Le chalutier-coquillier Magellan construit par le chantier naval Stipon au Fret en 1979 fut retiré de la flotte en 2002. Avant que le temps fasse son œuvre, ce magnifique bateau constitue un témoin réel du savoir faire des charpentiers de marine.
Magellan – Cimetière de bateaux de Camaret
Le temps poursuit son œuvre destructrice
Castel-Dinn CM 231646 – langoustier construit en 1960 par les chantiers Péron de Camaret
Etrave de Notre dame des Neiges et du Castel-Din en second plan
Castel-Dinn CM 231646 est un langoustier construit en 1960 par les chantiers Péron de Camaret
Anse de Pen Hat et pointe du Toulinguet
La beauté de l’anse de Pen Hat se mesure mieux vue depuis l’escarpement rocheux à l’opposé de la pointe du Toulinguet. A cet endroit, la couleur de l’eau est si attirante que l’envie de piquer une tête se manifeste. Cependant l’envie est vite refoulée car cette anse reste interdite à la baignade en raison de rouleaux entrainant la formation de baïnes. Cette caractéristique défavorable aux baigneurs l’est à contrario bénéfique pour les surfistes qui bénéficient ici des vagues les plus fortes de la presqu’île de Crozon. En effet la pointe du Toulinguet est très exposée aux courants marins. Elle abrite aussi un terrain militaire dont l’accès est protégé par des fortifications. A l’intérieur de l’enceinte un sémaphore et un phare guident et contrôlent le trafic maritime.
Plage de Pen Hat vue depuis les escarpement rocheux de Pen Hir
Phare et sémaphore de la pointe du Toulinguet
La Pointe de Pen Hir et le Tas de Pois
La pointe de Pen Hir est un site spectaculaire dont les falaises à pic plongent dans la mer d’Iroise. Le Tas de Pois en constitue le prolongement naturel. Ce belvédaire qui surplombe la mer d’Iroise permet de voir loin lorsque le temps le permet. Ainsi est-il possible d’apercevoir dans un 180° : La Pointe du Raz et l’ile de Sein au Sud tandis qu’au Nord se dessine la Pointe Saint-Mathieu ou encore les îles de Molène et d’Ouessant.
Entre les dentelles de la pointe de Pen Hir voici le rocher le plus à l’Ouest des rochers du Tas de Pois. Il s’agit de Bern Id rocher à la forme conique.
Imprégnons nous du décor pour faire connaissance du Tas de Pois. Commençons la lecture depuis le fond de l’image. Ici le plus à l’ouest il y a d’abord le Bern Id puis vient ensuiteau Ar Forc’h et pour finir Chelott. En réalité le Tas de Pois est un ensemble de 5 rochers dont trois seulement apparaissent sur la photo. Les deux autres se situent derrière l’éperon rocheux de Pen Hir.
Les rochers du tas de pois
Aux bretons de la France libre
Le monument rend hommage aux bretons de la France Libre.
Saint-Pol-Roux – La maison du bonheur est une ruine
Près des mégalithes de Lagatjar, des ruines semblent défier les lois de la pesanteur dans le paysage austère de la lande bretonne. La curiosité est la plus forte, déjà les pas crissent sur les graviers qui furent, on le devine, l’allée d’accès au manoir de Saint-Pol Roux. L’homme est un poète symboliste, originaire de Marseille. Il trouva ici un coin de paradis. À un tel point qu’il acheta une maison de marin pour la transformer en manoir. Saint-Pol-Roux s’installe dans ce lieu de caractère où il puise son inspiration poétique. De 1904 jusqu’à la guerre il mène une vie heureuse et insouciante accueillant d’illustres amis.
Le rêve prend fin à la maison du bonheur
Pourtant la période de bonheur s’arrêta brusquement puisque la guerre signa le destin de Saint-Pol Roux. On était en 1940, quand un soldat allemand blessa le poète qui fut alors hospitalisé à Brest où il décèda. Le manoir ensuite occupé par les allemands fut bombardé et détruit par l’aviation alliée.
Ruines du manoir Saint-Pol Roux
Alignements de Lagatjar à Camaret-Sur-Mer
Les alignements de Lagatjar à Camaret-Sur-Mer sont proches du manoir en ruines de Saint-Pol Roux. Le principal alignement mesure de 200 mètres de longueur. Il est coupé à angle droit par un autre ensemble de moindre importance. Ces vestiges appartenaient à un plus vaste ensemble aujourd’hui disparu.

Le site de l’Office de Tourisme communique de précieux renseignements sur les alignements mégalithiques de Lagatjar. Il ne reste qu’environ 80 menhirs contre 600 dénombrés en 1776 ! Nul doute, à l’époque les alignements de Lagatjar présentaient un intérêt majeur. Il pouvait se comparer aux alignements de Carnac dans le Morbihan. Les mégalithes servaient de pierre d’œuvre pour la construction. Fort heureusement la décision de classement du site prise en 1883 a permis de sauver les mégalithes. C’est dans cet état qu’ils apparaissent encore aujourd’hui.
Bon jour,
Un super article sur une région que j’aime beaucoup et qui commence à me manquer. Il va falloir envisager… 😉
Superbes les paysages, et énormes coup de coeur sur toutes tes photos d’épaves.
Un très bon moment passé par ici.
Bonne journée à toi
Merci Pascale pour le témoignage et bonne fin de journée
Un article qui forcément me plait puisque c’est MON coin de Bretagne. KERVEL est mon fief mais je connais bien Camaret qui m’est chère car j’ai été baptisée à Notre-Dame de Rocamadour il y a fort longtemps (on n’y baptise plus de nos jours) et la presqu’île de Crozon est pour moi la perle de la Bretagne mais je suis un peu chauvine. On ne se lasse pas des épaves du Sillon et les alignements de Lagatjar je les ai dans à peu près les mêmes cadrages, de même que d’autres photos d’ailleurs. Il faut dire que les coins à photo, on les trouve vite. Merci pour ce retour chez moi
Camaret-sur-Mer est effectivement un lieu d’inspiration pour les photographes et autrefois pour Saint-Pol-Roux. La Bretagne est multiple, c’est comme tu le soulignes une perle parmi d’autres.
Il pleut aujourd’hui sur la Bretagne. Bonne fin de journée Marie.
Des endroits que je ne connais absolument pas, c’est assez normal:-)
Alors un tout grand merci, entre pierres et mer, ciels et bateaux, je suis comblée.
Bonne semaine Serge.
Ooh bonjour Colo ! Je suis tellement heureux de recevoir ta visite ! Je suis tout aussi comblé par tes commentaires généreux. Bonne semaine Colette !
Impecable!!!
Bonne soiree!
Photographe Gil Zetbase
Merci pour la visite. En visitant votre site je me rends compte que l’on ne photographie pas dans la même catégorie. Mais nous avons cependant un point commun, la photo passion.
Bonjour
Que de bons souvenirs de Camaret une époque ou mon père travaillait sur les « mauritaniens » A l’époque Camaret vivait et n’était pas un lieu très touristique.
Merci pour ce précieux témoignage qui rend hommage à une génération laborieuse qui fit la prospérité de la pêche bretonne. Camaret n’a certes pas gagné en authenticité en perdant sa flotte de pêche mais c’est le sort de nombreux ports de pêche bretons qui ont perdu une grande partie de leur navires remplacés par une armada de bateaux de plaisance sans âme.